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vendredi 31 décembre 2010

L'Ivre Miroir - extraits 2 (LE SALE DE L'HOMME)

L'ivre Miroir

Pour ce que le pleur est LE SALE DE L'HOMME - extrait


du sale de l’homme4

Les enfants, lisez des cochoncetés ! Faites-en plein ! On attend de vous d’être polymorphes dans vos perversions, obéissez au quadruple !

Certes l’âge fait perdre -en croissance standard- le goût d’à tout toucher ; pour socialement être, tu deviendras Homme correct : tu cesseras de te vautrer dans le chocolat, de te mettre en classe des doigts mouillants dans le derrière, cesseras les boulettes de rojins (les crottes de nez , quoi) lancées sur les voisines, ni plus jamais ne snifferas pots Cléopatra et colle Plein Ciel

tu réprimeras tout le dégueu en toi

alors, profite, fais tes cochoncetés d’apprenti ; sois initié au cercle obscur des attablées enfantines où grondent et volent dans les airs petits suisses et prémisses des plaisirs pas beaux

Bientôt, tu trouveras que l’âge adulte est exempt de ces tares et sauvé des failles

On t’aura entre-temps, tu peux te rassurer, enseigné l’argumentation, l’organisation du discours, la clarté dans les propos, la maîtrise des nuances du langage, la concordance des temps

avec le temps, la nécessaire rationalité t’ôtera les doutes, la cérébrale activité de réflexion –à l’aune d’un quotient intellectuel relatif- fera de toi, de vous les êtres que nous sommes :

des individus sexués et cohérents
séparés par l’étrange Miroir
Fais tes saletés
un miroir, ça s’nettoie


Je vous expliquerais bien [pour tenter d’être + clair] en quoi je semble obnubilé par les aspects et ombres de l’enfance / et comme en face se tient l’obsédante vieillesse

Je ferais bien comme les vies qui s’écrivent : entrant dans le détail, narrant en quoi l’existence fut exceptionnelle, par quel bout commencer, quel début, quelle fin ; je ferai -comme qui extirpe- celui qui croit voir naître


Je prenais le bus, je marchais, faisais mes classes, je jouais, je passais des épreuves assis, des épreuves alité, des épreuves d’amour aux délices cruelles / je le ratai souvent ce bus ; la ponctualité ne fut jamais mon fort : je ne terminais pas les phrases

Je montai dans l’car qui m’avait quand même attendu en balbutiant au chauffeur merci désolé m’ssieur c’est parce que je…. me suis pas réveillée… et je m’enfonçai vite asseoir mes joues rouges aux deux-tiers du fond du bus Inglart, vert d’eau

D’anecdotes j’abreuverais… si j’voulais…

En route, regarder le paysage par la vitre me détachait vite de ces anodins scrupules de retard; et si l’on se moquait de moi dans l’bus, je faisais mine de rien, tant qu’il n’y a pas menace personne ne regarde personne très longtemps. Ça passait vite, je retournai dans l’indifférence

Quotidiennement / transport tranquille / nous voguions vers les zones de travail et croisions les machines humaines

Les cheveux collés à la f’nêtre, mon rêve ultime était de croiser, (je lorgnais toujours le petit marteau rouge de brisure caché par les patères) –le car arrêté par la barrière automatique d’un train qui en cachait un autre- de croiser le regard d’une vache ou d’un cheval dans un champ bordant la RN
… et que nous nous surprenions à figer nos regards : descendant l’un dans l’autre… convaincu qu’un échange inouï, inédit, transcendant devait finir par se produire aussi entre animaux que sommes

Je descendais des cars à la hâte, pressé de retrouver mes tâches, mes dossiers, mes cours, mes autres, mes bulles à emplir, mes rages à exprimer, mes jeux, mes remarques insolentes aux collègues, mes travaux à rendre, j’étais bientôt près de la retraite j’avais accompli mon destin et je me foutais bien des blâmes, des vlan, des portes, des coups de poing, des haussements, des vomissements de tons sournois, des injonctions

Je courus, pressé de retrouver les copains copines, pressé d’inventer, de rire et de cochonner. Voilà ce que je faisais dans la vie.


                           
de la paranoïa5

Que de bruits monstrueux, que de visages, que d’affolements dans les gares, sur les échangeurs routiers, dans les queues des magasins ; que de souffles perdus, que de manque d’air, que d’absurdité et pourquoi diable me regardaient-ils tous ???

Que d’hypocrisies, de chemises retournées, de discours vaseux, que d’enrôlements dont les charmeurs usent aux tribunes politiques ; le langage est très en colère : si on le gaspille de la sorte, la manne s’épuisera tantôt – le sait-on ?

Peuples de tous pays, soyez paranos de toute urgence : il en va de la survie de vos enfants. L’ignoriez-vous ?





du sale de l’homme5

       En tant que femme, je me suis souvent interrogée sur le sens profond et/ou caché de la menstruation

Partant d’un mauvais jeu de mots (Une totale absence de règles = une aménorrhée améliorée), je gageais qu’on améliorait sa vision de la Vérité ou de la Vie (et tous les grands mots importants mais sans sens commençant par V Vagin, Vulgarité, Vulnérabilité…) en se libérant au mieux – mentalement – de toutes les règles

Perdre mensuellement une partie des miasmes de son corps / Voir le flot rejaillir tous les mois / Sentir le grondement des entrailles / Se savoir en phase œstrale (comme on s’prépare devant le miroir pour une fête) prête à se faire salement engrosser … ne pas pouvoir aller à la piscine… ce n’est pas rien tout ça…

Pré pubère, on ne m’a rien expliqué, pas vraiment prévenue. Je fus informée d’une seule chose qui me réjouissait grandement : j’allais bientôt rencontrer de beaux anglais sur la plage de débarquement

Beaucoup plus tard, j’eus aussi 2 longues absences de règles [1 x 2 ans, 1 x 3ans] qu’aucun médecin ne comprit jamais. Si j’avais pu prendre un médoc qui m’en eût débarrassé ad vitam aeternam j’aurais pas hésité une seconde

J’comprenais rien à ce trouble du con ; cette histoire d’ovulation, de fureur, d’hystérie mêlées ; d’état des choses

Mon esprit le vivait bien mais j’entrepris vaguement d’analyser moi-même les choses, en les reprenant depuis la base, une des bases : la réalité

Ma réalité physiologique était celle-ci 
j’avais entre les jambes un sexe particulièrement beau -Courbet pouvait aller se rhabiller- et par-dessus le tout un clitoris surdéveloppé. Cette part saillante, épaisse, charnue, virile, conséquente… surplombait les falaises
Au bout de mes lèvres était un large sexe d’homme
Vous qui vous y fourrerez un jour seriez probablement rendus dingos

Ma réalité rythmique était celle-ci 
ça venait, ça partait ; je saignais davantage d’été que d’hiver

Ma réalité symbolique était celle-ci 
à onze ans, j’introduis en mon esprit une drôle de confusion (les adultes parfois articulent mal) en entendant un jour ma tante parler de « monstruation »

Dès lors j’associai une dimension térato à toute cette affaire

Ma réalité




de la paranoïa6
      
      
        J’abrège ici car je sens votre méfiante présence




du sale de l’homme6

        - Reprenez, si vous le voulez, en tentant de bien suivre le fil, le cours des choses… le logos…

        Laissez de côté pour le moment ce qui, à l’évidence, demeure –en la parole- confusion

        Au début était un Titre, revenez-y : expliquez les raisons pour lesquelles le pleur est le sale de l’Homme


Il est prévu que cela se termine en rire généralisé



- D’accord…

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