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vendredi 31 décembre 2010

L'Ivre Miroir - extraits

Quelques extraits de l'Ivre Miroir (à paraître début 2011)

Amours en rêve (début)


_1_


1/I/

ma chère ma chienne mon image mon autre ma fille ma meuf ma fumeuse ma qui bêle
j'ignore ce que tu entendais lorsque dans un lit je susurrai en silence de magnifiques choses à l'inventeur de cette notre rencontre
Mon coeur battait à distance, je voyais tes regards dans le noir ta pupille blanche grande clignotante sous un drap
je voyais tous tes sexes, flou
il faisait ses roulements ses solos ses coups de pieds violents donnés au ventre du rythme; il bandait je pense mon cœur

la dissonance du monde demeure étrange

Entendais-tu des sons, des râles, des choses bizarres provenant de moi ; entendais-tu aussi le son des âges que je distinguais clairement – dans une clairière, Madame, ondoyante, dans le limpide paysage du temps qui ne passe définitivement pas
Entendais-tu je causais de temps toujours de temps d’absence de lumière toujours de lumière de chimères

Ouïssais-tu ce cœur à l’HP ?

Respirer tu me demandais de respirer
beaucoup        fort        comme il faut         « pour entendre »
et je respirais de plus belle sous le drap au fond d’une caverne où ne formions qu’Un sous l’œil des pharaons des mammouths et des bulles

Chaude empreinte d’odeurs tenaces chevelure ta crinière de portos ta lusitanité ta peau lunaire odorante chaude empreinte l’enfoui visage à l’oreiller

Ton oreille livrée à mes lèvres je lançais mes colonnes d’air, mitraillais tout l’horizon en moi et retenant mon souffle guettais de tes signaux les sinus embués et enflés par tes primitives bises pimentées

Ton lobe, en fait, tu me le donnais, j’y trouvais de drôles de sagesses en y plantant tes cris de joie sauvage / je m’adonnais, en fait, au jeu des corps de lion sur ta tête de femme ; tu me foutais sous le nez l’outil te rendant chèvre ; tu me faisais rire ; sous les étoiles rire affolé
sous le drap donc sous le drap

Ni langage articulatoire ; les pensées au sens encore absent
les donc sans le je pense sans le tu suis
ni vérité de même
j’ouvre et lance les dés, misant la face cachée
je descends sous le drap donc ;
ni peur aucune –pas de vertige- du Plaisir

Je descends gravement je me sais bizarre à deux doigts de chuter en cet instant précis alors tu me dis que tu tombes ; je m’invente un langage que je t’envoie brutal et chat télépathe ; un message simple qui vrombit : tu m’entends ?  un son violoncelle. Suite n°4. Tu m’entends ? Une ombre de mot, j’ai les yeux clos je descends j’y suis arrivé, un long baiser s’ensuit
un tu m’entends ? de souffle
j’attends une réponse
puis je ne l’attends plus je suis complètement perdu
au bout de sous le drap
totalement à la masse hystérique, prélassé aux lagunes, le sourire de l’onguent entré loin
quelques points de ton corps sur le bout de mes doigts je me sens apprenti masseur je me sais chargé à bloc électrik tu sursautes au quart de poil il n’y a plus que sucre sur ma bouche granulés de sucre salin j’bande comme la Tour de Belém 

Quand soudain, un bref son suraigu de scie résonne partout et lointain dans ma boite crânienne, évidée sur le coup : un son seul, de petite voix de fille d’insecte de flamenco, d’onde à la surface, un timide mais puissant son comme suppliant comme pris au piège comme jouissant / cela dit « oui je t’entends, je crois, je suis folle je crois je t’entends et toi tu m’entends ce n’est pas possible ? »

Je m’arrête net je me fige le temps s’arrête mon corps entier ne capte plus qu’ondes, relève la tête sans broncher j’ai le squelette tressaillant je suis mille fois mort et plus rien ne m’étonne toute ta vie défile

Le son a disparu ; tu respires fort tu es un continent mon île vert émeraude en forme de lézarde ; disparu déjà si loin……… tu chantes intérieurement et je sens que je tombe et je sens que je tombe

La blancheur dans mes paupières est incroyable elle irradie ; les millions de pois rouges y voguent en bans numériques ; j’entends chaque clin d’œil que tu fais car tu as oublié un petit détail ma chère tes cils crissent sur l’oreiller ; je vois tout te vois toute entière et tous ces regards dans la chambre noire qui ne savent pas se taire

Est-ce donc cela la folie est-ce donc cela la raison ?

Ai-je raison quand je pense que tout file, que les mots fondent, que les temps sont enchevêtrés, que les sexes n’existent pas, ni en lumière ni en rêve; que la seule lumière rouge contient tout l’Univers ; que t’entends parfaitement ce que je te dis et me dis depuis l’début, fais pas ta chieuse. Tu veux encore ta flopée de quarante jouissances, mes deux majeurs sont tout au travail de la fosse de tes reins ; nageant dans le virage ; ils sont comme entrés dans ta peau, irradiés par la chaleur ; mirages n’est-ce pas que nos deux corps…

J’attends une réponse et savoir si je mens, si tout ce que je ressens est sincère ou véritable si tout ce que je sais est cinglé / j’aime te masser, tu aimes ?
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
oui
l’amour du monde m’enivre 20 fois oui

Je sens que nous sommes simultanément à la lisière de la toute fin, de l’aube
je sens que la mort est un mensonge : pas plus qu’elle n’est, elle n’est pas plus que la vie
je sens pas moins de mille couleurs fondues à la blancheur j’inspire profondément entre tes jambes et vitement tout s’exaspère et s’évanouit et s’épanouit et s’exaspère
je sens que la vie est un mensonge : ce sont d’ailleurs tes sourires cils dans le noir qui me le prouvent

De la vie toute la chair je me la prends, la réalité de ton corps est soudain remise en cause et la touchant, elle n’est plus qu’image, la pénétrant sauvage elle s’éthérise je merveilleusement bande et sentant que je ris tu te mets à rire + belle


J’écrivis alors la mièvre la chèvre la fièvre histoire d’amour la putain de poésie de tes mots
Tu frôlais un livre je frôlai un piano nous marchions dans Marseille sous la pluie on se servait des cafés clopes
J’écrivis alors ce fameux film « la femme porte l’homme clef » pendant que tu prenais ta douche ; un synopsis simple : Je sais que tu es un Homme tu sais que je suis une femme

Tu sors debout de la baignoire, je sèche tes hanches, j’éponge tes épais cheveux noirs ; les plans l’écran vacillent ; tes dents sentent les plantes j’y apporte de l’agrume / Il pleut comme en Asie et comme tu odores

Je suis ton nègre tu me souffles les mots
Je ne sais plus dormir



6/VI/

Ça y’est j’écris, c’est reparti. Ouf, enfin, ça faisait un bail. Un putain de foutu temps. Cette peur insidieuse à chaque fois que je porte mine, plume, poils. Je peins, parfois, aussi, de temps à autres quelques fois, rarement,
une,
non deux,
quatre je crois.
Fois.
Je peignais, quoi.
Tableau, dessin, collage, bric à broc d’images, de matières, de couleurs, de lumières pour éviter les mots. Ça faisait longtemps ça aussi.
En fait.
Ça fait une éternité déjà.

Fête,
Fête, c’est là,
Faites entrez les invités.
Verbes en jean délavés, mots gominés mal coiffés, phrases débridées à l’envers, je veux des sujets enivrés et pieds nus, des compléments à poils directs, à peau indirecte, à sang, ivres de joie et moites de plaisir.
Semons, semons, semence palabrée.
Orgies dionysiaques de mots dansants, de phrases bourrées, des figures sans styles.
C’est la fête, la teuf, la fiesta.

Fêtons l’être en moi, grand impuissant, l’avoir au placard avec l’individu mitard, milieu, partagé entre le ça et le soi. Le moi et le nous. Ici et là. Le je.
Fêtons. Festoyons. Festoie. Fais-toi. Fesses toi moi.
Quand le rythme s’impose c’est que les mots se débinent.
Quand vous entendrez-vous, enfin ?
Ma langue est une pute. 
Louche à louche trinquons
nez à nez baisons
corps à corps découvrons nous
Bouche à bouche dessus dessous
pieds à pieds l‘oreille se noue
torts à torts je me dis Vous
Cul à cul et rentre dedans l’homme silex sans complexe
Dents contre dents
œil contre œil, sexe contre sexe,


Souche à souche, idées à idées et mort à mort
Souche à souche, idées à idées et mort à mort
Touche, je touche
oui
figée au périnée
Ici
En bas
le nous du sort,
Le nous qui dort
Encore.
Stop.
J’ai allumé ce pétard, là, devant, pas ce cul, ce pétard. Explosion chaude, terrorisme pur, hara-kiri, aucun rat ne rit, fumées denses et brûlantes dansants sur des cendres recuites et froides. Extasiée, je crois. J’étais. C’est ça oui. Abrutie aussi. Assourdie et alourdie quand le pétard s’est éteint sur nous. J’ai allumé ce pétard sur nous. Pour nous. J’ai allumé ce joint. Qui resserre, qui étanchéifie. J’ai allumé ce cône fumant, qui en tournant enfonce les mots, les aspire dans son trou, unique trou.
Le cône et la conne.
Sur nous, sous moi, le con.
Mon œil rouge de tenter l’impossible.
Mettre son œil dans le trou.
Jeter un œil.
Tes yeux comme ta bite arrivent à pic, à point, trop tôt ou trop tard. Je ne sais plus.
Suis perdue.
Pas envie de choisir.
Pas le moment.
Faire des choix.
Pourquoi faire. 
Envie de me laisser aller.
Pas le droit.
zut.
Besoin de penser à moi. Égoïste, je suis.

Je ne sais pas écrire, comme tu vois.
Pas envie de littérature peur de m’y perdre encore une fois.
Besoin de littérature envie de me retrouver encore une fois.
Envie de littérature.
Je ne sais pas ce que je veux, juste ce que je ne veux pas. 
L’écriture coupe, taille et cisaille.
Mon sang d’encre noire coule sans sécher. Il passe comme un filet d’eau sans robinet.
Quintessence de mes maux.
La phrase.
Hémorragie de lettres, de sons, de formes.
Je coule avec lui, avec elle.
Les mots passent sur moi sans laisser ni de traces ni de sens.
Les mots ne laissent que des goûts.

Pour toi.
Ils me caressent aujourd’hui, ils cessent de m’agresser
Pourquoi.
Ils ne veulent cependant toujours pas me baiser.
Pour ça
Je suis encore trop frigide. Trop huître, pas assez moule.
Pour moi.
Leurs caresses ne sont pas assez chaudes.
Avec toi déjà pourtant je sens que leurs caresses se font plus brûlantes, plus fiévreuses, plus lumineuses.
Pourquoi

 Le con et l’œil mouillés.
Des enfants sont passés ce matin, hurlant à frêle voix leur joie fulgurante d’exister. Rapide, bref, en un instant. Criant à tue tête « tu ne m’attraperas pas », courant je les entends, sur le pavé bien réchauffé de ce nouveau soleil, pas pressés d’enfants sautillants célébrant la venue du Printemps. Je les entends. Le chien aussi. Clap. Clap. Ouaf, ouaf. Clap. Clap. Boum. Rire. Ouaf ouaf. Ils m’ont magnifiquement réveillée. Le chien aussi. Rapide, bref, en un instant. Naïvement, merveilleusement, spontanément ils réveillent, despiertan, acordem les souvenirs, malgré eux, malgré moi.
Brutalement.
Ils ont mis en éveil, en veille, en stand-by ma tête d’enfant.
Rapide, bref, en un instant.
Le souvenir du je.
Celui d’avant.
Le petit, le fragile, le protégé, le tendre je
...
Toujours ce je, este yo, eu sempre eu, idiote, tonta, stupida que tu es, cesse, cessons ce jeu du je. Cessons ces points finaux aux suspensions interrogatives qui s’exclament. Ces pensées. Ces mots de merdes. Ces mots qui puent, que huelen. Ta langue est une pute. Tes phrases des filles de. Ton je est aplati, écrasé, vide, encerrado, doente, séquestré, malcriado, loco. Tu le sais. Stop.
Docteur, allo, docteur, c’est vous… non écoutez je…
Chut…
Docteur ?
Senor ?
Je, tu, nous, il, elle, on, nous, vous, ils.
J’étais une petite fille en forme de stéthoscope qui écoutait tout, observait tout, le moindre détail, la moindre faille, cette minuscule brèche que l’adulte ou l’enfant laissaient apparaître, je sondais tout. Rien ne m’échappait. J’avais les yeux kaléidoscope, je tordais, fragmentais, démultipliais les choses; j’aurais tellement aimé être myope, ou strabique, flouter les visages, le tien par exemple, choisir ou ne pas choisir de regarder les formes, halluciner sur les lumières, être vague, fixe, quand bon me semble. Être aveugle les jours de pleurs et borgne les soirs de raison.
Dieu ma mère ne m’a donné que 10/10 aux deux yeux.
Qu’ai-je donc fait pour mériter ça. 10/10. Aux deux. 20/20 quoi.
La cancre que j’étais ne s’est jamais réjouie de tout cela.

20/20 aux yeux.
8/10 pour la main droite, 2/10 pour la gauche,
5/10 l’hémisphère droit, 5/10 l’hémisphère gauche,
10/10 au clito, 10/10 pour l’orgasmique,
20/20 le vagin !
2/20 pour mes pieds gauches, les deux.
0/20 pour ma langue.
Mon corps a une moyenne de 10.333333/20.
J’ai toujours été moyenne.

Après, j’ai grandi en forme d’éponge. J’ai tout bu, tout. Les rires, les pleurs, les histoires, les rêves, les idées, les souvenirs, les états d‘âmes, les cicatrices. Tout. L’éponge chargée que j’étais ne s’essorait que les soirs de pleine lune. A l’adolescence, après avoir réglé le niveau sonore du stéthoscope que je fus, après avoir nettoyé les écoutes détériorées et mesuré les pouls qui s’accélèrent; j’ai du vêtir sur ma peau spongieuse une cape verte de rage, couleur de l’espoir. Grattoir protecteur de l’épiderme.
Gratte, gratte, grattons,
les couches, les strates,
entre toi et moi,
entre nous et eux.
Gratter, j’ai beaucoup gratté.
Trop parait il.

Femme, je dois faire sécher tout ça, mettre au placard l’éponge, réparer le stéthoscope, ranger dans le coffre à jouer les deux kaléidoscopes. Je ne veux pas. Mon trousseau est là, il m’attend. Chaussures mondaines à talons surélevés pour voir le monde de haut, rouge à bec prêt à mentir, fard blanc pour le masque d‘adulte, mascara pour le citoyen hyène. Je dois me pavaner, oublier les objets qui faisaient de moi une forme informe asexuée. Oublier l’objet. Apprendre les outils, les maîtriser.
Femme.
Être femme.
Devenir femme.
Je suis un homme sans queue, une femme stéthoscope spongieuse et rêche au regard kaléidoscope, clopin-clopant, se découvrant.
Je suis un homme objet au stade embryonnaire.
Comment faire.
Je sens pourtant la femme en moi arrivée.
Quelle pute.
Quelle chienne.


Je me sens homme. Que voulez vous.
Toujours on a dit de moi, on attendait de moi, on devinait en moi cela.
L’homme.
Est-ce parce que je suis l’aînée d’une famille monoparentale ?
Est-ce parce qu’en amour je n’ai jamais pleuré, que je suis toujours partie, la queue droit devant ?
Est-ce parce que je baise pour et par le cul, la salope que je fais aime la bite et alors ?
Est-ce mon envie dominante de ne pas souffrir, est-ce ma force, mon besoin d’agir, d’extérioriser, est-ce ma barbe, est-ce mon dégoût de la femme, des femmes _ je ne m‘entends pas avec elles _ est-ce mon visage, mes mains, mes pieds si masculins, est-ce toi maman, est-ce à cause de toi ?
C’est quoi être homme être femme.
J’essaie de parler de moi, pour toi, à toi. Histoire de t’expliquer, de t’exposer. Ce qu’il faut se dire.
Confusion collatérale, ma pute de langue réclame asile. Je n’y arrive pas.


J’étais une petite fille en forme de stéthoscope, je le suis toujours. Une petite fille.

Puisqu’il faut se dire.
J’ai envie d’écrire sur ton.
De lécher ta.
De caresser tes.
Dessiner sur ta.
Peindre tes.
J’ai envie de tout ça.
D’astiquer nos.
Mais chut.
Il y a chez moi au fond, quelque part une promesse tacite.
J’attends.
Faut-il jouer cependant ?
Au risque de faire mal, au risque de briser, au risque de gâcher.
Faut-il s’apprendre encore plus ?
Se découvrir mieux.
Se découvrir doucement.
Lentement.
Avec parcimonie.
Laisser l’animal arriver calmement.
En toi, en moi, en nous.
Pas pressés trébuchent quand pas chassés courent, volent et sautent.
Je n’ai pas de réponses, je ne les cherche pas.

Le temps est imparfait. Il conte, il  raconte et laisse le hasard décider.
Tu arrives en réponse à une ou deux questions à peine posées. Tu arrives en réponse.
Étrange reflet.
Hier je t’ai touché, mon cœur n’a pas accéléré. Suis rassurée. Presque. Je crois. Mon sexe toujours égal à lui-même c’est inondé de plaisir. Plutôt humecté de désir. Je ne suis pas étonnée. La curiosité excitante du nouveau, du renouveau, de la découverte, de l’apprentissage résonnent en moi. Je vibre avec toutes ces ondes. Je vibre sans masseur. Masse moi encore. Curiosité. Toujours. Un instant. Curieuse. Encore. Curieux. Non. Stop. Arrête. Chétan. Diablo. Morale, dégage de là. Vai te foder.
Que puta hace. Que puta es. Eres tu! Me matas Sonya, me matas de nuevo que hecho para merecer este? 
Nada.
No se habla de merecer.
Hablamos de un sueno que he vivido con un hombre-mujer hijo de un pais de palabras suaves, agradables, eternales.
Un hombre del imaginario, spectro de mis fantasmas
Amante de complicidad. Curioso como yo. Animal como yo y como tu.
Ninos del encuentro nuevo.
Del « rendez vous »
Me entendas?
Un dia me entenderas…

Mon espagnol est à chier.
Mon français à vomir.

Bribes quand tu nous tiens ..........Bribes, un contrat de conscience..........Si c’est bribes j’y vais hybride..........Just Bribes It.......... Bribes Conecting This Hole…………




Hier je t'ai touché.  A peine. Avec peine. Quel dommage. J'aimerais continuer, poursuivre. Je ne me souviens plus de la courbe de ton cul. Je ne me rappelle pas l'odeur de tes bras. De dessous. J'ai envie de te prendre en bouche. J'ai encore, toujours,  tes yeux en  photos. Seuls tes yeux se quedan. Quelques mots aussi. Parfois. Tus ojos me dan loca. Arranca os teus olhos para fazerme um ramo. Ramo de olhos.Se faz o favor. Deixa-me ver com os teus olhos. Uma vez.



J'ai bu. Avec toi.
Nous avons bu.
Il est 23h30, ces bribes ont quatre jours. Tu vas les recevoir juste avant que je ne les efface alors s'il s'agit d'une lettre ouverte sans trace peut être j'ai, j'aurais des choses à dire, à faire, à raconter, encore.
Là. Maintenant.

Tu viens de me quitter et j'aimerais que tu restes. J'ai envie de toi, besoin de toi.
Pas de panique.
Juste écoute, sent, ressent.


Te fuir.
T'obéir.
Partir.
Se mentir.
S'offrir.
Offre moi tes yeux.
Regarde moi encore une fois.


Trop bu pour écrire.
M'en vais faire de la poésie.
L'alcool m'engouffre. J'ai envie de vers.
Je te quitte ici, maladroitement, avec un tas de bribes sans fil, sans aiguilles. Bon courage.
Je pars tisser un poème.
De toi, à toi, pour toi.



8/VIII/
O
SA
RE
TURNE

PROJET D’UNE MUSIQUE SATUREE PLANANTE

Il devient nécessaire que cela s’arrête
Je vais tenter d’observer un langage médical, objectif, serein, froid pour dire ce qui me ravage, c’est la seule solution que je puisse trouver – analyser inerte
Quelques mots phares tournent dans la vie, se repointent

Et les voici encore
Ils ont mis le cœur le cerveau en branle
J’ai adoré me suis encore fait avoir la lumière en pleine gueule
La douleur physique que procure la lumière

Il est inouï que j’aie rencontré cette femme cet être, tellement convenu
Et questionné de nouveau nos féminités, nos étranges sagesses enfantines Y’en a marre de ces fanaux banals, de la redite, du ressass

Nous sommes en parfaite effusion, une cata
Une étrangeté de +
Un signe de la division

Il est impossible de ne pas aller plus avant ; je sais que la mort m’en voudrait
Je sais que je ne suis rien, je sais que tu n’es pas grand-chose et dans les contre vérités je viens de découvrir connement –salement amoché- à quel point je n’ai rien connu de l’amour

Je viens, dans le miroir, de voir l’enfance souriante et passée dans le miroir l’image de ta vieillesse – les cheveux blancs de tes sourires

Le phare fait ses révolutions ; les mers n’ont aucun âges, le souvenir des doigts dans les cheveux revient ; je pars faire mes ellipses, je quitte toute la Terre, je t’aime Toute, je me souviens des ères brûlantes, des périodes glacées, je viens à peine de te quitter

Il n’y aura pas de joie en fin car de joie il n’est qu’au présent et qu’à ton côté
J’encule la poésie ferroviaire, la romance aux socquettes blanches mais bien plus fort je défonce l’art contemporain et ses airs d’avoir tout capté

Il n’y aura pas trace d’humanité, il y aura le son riant, le cœur à craquer, l’affolement général tu sais la panique à bord les mots les clichés, les coutumes les aléas de la vie, les rendez vous réussis

Il devient donc nécessaire que mon cœur s’arrête de bondir et que tant de cohérence, de limpidité, de source cessassent illico !

S’il s’agit de causer réalité, j’vais t’dire c’que j’en pense
Tu vas faire tes petites pages de poésies, il va t’en faire des couches aussi, tu répondras de plus belle, il aura sa cuite de tes verberies…
S’il est un monde + juste possible, j’vais commencer par t’en causer d’entre les reins

Mais non, il s’agit impérativement de stopper là l’affaire car si je débarque dans la réalité tu ne mouilleras plus en aucun port, tu vas perdre la tête ma pauv’fille j’vais t’en clouer de l’hétéro de base, du marin, du musclé sec mes mots t’aspergent le visage je pensais pas que j’allais poétiser si vite, désolé

Je pensais bêtement, en prenant la voiture, que le soir d’une mort accidentelle était à point nommé arrivé ; j’étais heureux à l’idée d’une telle simplicité – aimant à songer que l’expérience poétique proche la mort, U know

Je pensais à voir les pointillés défiler, les lignes si blanches, les autres si lumineux en sens inverse ; je pensais que le temps ne pouvait pas continuer à tant se donner à moi, à tant me tendre ses clés. J’en serais même venu à souhaiter tout ça, à provoquer le frontal, le platane, la vrille, la lente chute, le fouet plein, la cascade virile, le vol plané mythique dans ma tête ralentie ; mais nan, t’étais là dans les lignes et je roulais sur ton corps, je traversai l’existence de loin en loin ; au côté gauche défilèrent dans l’obscurité les paysages de vignes, les feuilles rouges, les lumières d’avril, les chaleurs insoutenables –tu sais, d’août

Je m’disais, mais non c’est pas possible que du temps, encore, me soit donné et que telle, et si inouïe, puisse passer en nous l’onde


Toutes les probables et passagères folies sont là, elles narguent immobiles ; je fixe l’horizon, au volant de la planète, le soleil est couchant, le sel de la mer m’aveugle, le froid de l’eau m’appelle – cet été nous nous noierons au grain du calme tendre

Face à mon corps naquit ton corps ; un hiver comme les autres. C’est, non, l’horizon qui me fixait ; j’avais fait le tour de la vie.

Lorsque je m’endormais j’étais heureux ; j’avais le sommeil pacifique, je ne tremblais guère plus ; ton souffle drapait le tout, une sorte de tout, un semblant de tout, un reste ; je respirais enfin

J’attendais fermement le retour du jour, la belle existence que voilà

Nous voyagerions ensemble, nous ferions quelque chose de beauté

Nous envoyant les bribes de nos êtres, l’écho la lumière se trouveraient ; nous lançant à la gueule nos carrefours, nos méandres, nos rivages, nos sècheresses, nous allions un peu de l’avant, regrettant qu’il y eut tant de passé

Mais il faut que cela s’arrête ; il faut que cela sorte du temps, il faut que cela coure, il faut que cela demeure complètement absurde



J’en vins à haïr le pleur, le lamento, la passivité, le nonchalant, la suspension…. J’en vins à comprendre la vanité des mots et l’impérieuse urgence de tailler une pipe à l’Energie

Plus que jamais il faut que la parole sorte de l’Homme, il faut que les hommes cessent de mentir, cessent le babil, cessent le ptit jeu naze. Moi je vais mourir demain et je te dis « je crois que c’est l’amour »

Cela s’arrête ; je pars, grâce à toi, de l’enfance ennuyeuse ; j’me sens mec, j’me sens père, j’me sens plus….




9/IX/


Et si j’veux je sors quand je veux de cette histoire
Et si j’veux je parle d’autre chose, de la question de la résistance, de la question juive, de la question française, de la rwandaise, de l’indochinoise

Le dos, la Chine, la soie,
La route la soif de tout

Je me penche sur le monde, allez ; je dis qu’un temps est révolu, pas trop tôt Celui où l’être ne se parlait pas

Je veux de cette histoire
Je parle d’autre chose
Parlait pas


Le monde est simple, si simple, grasses les ficelles
Pas facile à faire mais facile à dire le monde

La Vérité sur ce que la France a à cacher est du même acabit que ce que l’on découvre dans le dessous des robes romaines ; la Vérité de l’Etat français était de sous la robe du Vatican et regardait le nucléaire

Le monde est simple comme bonjour, comme H²O, comme une fleur

Il cherche simplement à établir l’adéquation

Il trifouille la caverne de l’égalité

Se demande
Et se demandant
Trouve fascinante la question de trouver ce qui se place de chaque côté du signe =


Nous connaissons, toi comme moi, la racine du carré

Toi comme moi le râle sous la peau et l’avant des soleils

O n’est-ce pas que j’ai raison ?



S’il faut encore jouir des litres de verbe, je les jouis de ce pas : la poésie du monde est sans limites puisqu’elle n’est pas née
Prolixe je serai
Inondation
de la rigolade

J’emmènerai l’Asie avec moi, tu cesseras de t’habiller en noir
J’emmènerai l’Algérie, l’Outre Mer, le Congo,
J’emmènerai le seule Pensée humaine que les colons pourchassent
Je serai français comme les autres, portugais comme les autres, arabe comme les juifs, riche et libre comme Crésus sur sa croix à roulettes

Fi de l’actualité, pppfff des mensonges assénés, puérilité ces semblant têtes d’Etat
Le monde est bête comme ton pied le peuple mélange tout

Il faut dire à nos enfants de faire la guerre !
Il faut les armer, les protéger, les prévenir ; il leur faut nos armes et nos rires, leur transmettre nos joies d’obtempérer à la liberté aux désirs simultanés

Le monde est simple, il n’évolue pas, est toujours aussi bon ; empreinte d’éternel

S’il faut une Religion, allez OK, j’en prends Une : prier tes O qu’ils soufflent

Aucune rature à ton être, aucune à ton ombre, en ton nom
Aucune raison, inutile, de retourner en arrière corriger les « j’aurais pas dû » les « j’ai pas fini »
Aucun prétexte

Il est simple il est devant debout il marche il s’arrête il marche il s’arrête il marche il s’arrête


Et là debout, face… il invente que 2 se rencontrent

Il dessine un nu

Esquisse
nos sons
teste les micros one two one two
tape sur l’oreillette et comprends pourquoi ça Larsen

Le monde est simple et sauf


Je ne m’arrêterai plus de
je continuerai à
tout ce foutre du monde pour toi
tout cet An 2009 avant JC
toute cette Egypte, ce chat, ces toiles de peintre mineur, toute cette transparence des plaques de verre, cette histoire maritime, cet œil pacifique ce cœur de la Méditerranée, ce Pays Cœur d’Hérault où je vois et veux que tu vagisses dans le bonheur, à la fontaine publique, au lavoir ancien, à la ruelle orange, au tram n°8 de Lisboa, au néon électro, tous ces chiffres de toi en moi

Se déchiffre, se déchire en douceur et laisse du cocon jaillir
la nouveauté du monde

Je me retire demain de la banque
Je serai la désobéissance publique, celle qui traîne sur les places et montre son dos nu aux passants ; celle qui parle aux enfants
Je serai à l’heure convenue au rends toi

et les ancêtres lisant ces mots pourront partir en paix

Les sécrétions sont
toutes tout chose

Allons promener
allons marcher
allons secouer
allons toucher
allons tout clore
je ne me lasse pas de t’écrire, te voir torrentueuse – et les larges rochers plats

Ras l’cul des mots je me lasse de t’écrire


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